Lune
LUNE.
Lune funambule,
Lune noctambule,
Lune belle bulle,
Lune majuscule...
Tu voles au-dessus de mes rêves d’enfant,
Tu rôdes dans mes vieux dimanches, toute blanche,
Chahutant la brume avec tes ailes d’albâtre.
Moi, solitaire et nu dans ta nuit, gueux, manant,
Je te suis d’un regard volatil, je me penche,
Je singe, en tremblant, ton visage de plâtre.
Lune somnambule,
Lune qui bouscule,
Lune je bascule...
Mais lune, articule !
Chante un peu d’amour aux barbares sanglants,
Combien ils sont petits dans le jeu de la vie,
Même si nous gardons leurs crimes en mémoire...
Oh ! Je devine de l’espoir dans ton cœur franc,
Car la source de nos déboires se tarit,
Ta lumière, rayon de Paix, il faut la boire.
Lune, je te hume
Lune, toi qui fume.
Lune d’amertume,
Lune porte plume...
Il n’y a que les fous pour t’écouter la nuit,
Il est tard, les âmes justes sont dans leurs lits.
Qui viendrait se perdre dans un noir aussi froid
Pour regretter des draps tièdes, de doux ébats ?
Les maîtresses sont délicieuses amantes...
Dans ce silence il ne sert à rien que tu chantes !