Ô femmes!
Je porte en
moi ces douces errances, ces troubles absences, ces doubles présences qui m’ont
inondées de leurs nuits éphémères, lourdes de sucres suaves et d’abandons.
Femmes,
différentes à chaque fois.
Espérées
chaque soir.
Qui êtes vous
aujourd’hui ?
Le vent de
sable, en passant dans ma vie, a discrètement englouti votre souvenir sous des
dunes brunes et blondes, au delà de l’horizon, dans des lumières tièdes. Au
soir venu, elles se teintent d’ocre et de sienne, se drape de brumes légères
parfois, opaques souvent.
Je vois
apparaître au sein de ma mémoire, des ombres évocatrices, dissimulées dans le
pli du sable comme entre deux cuisses imaginaires…
Je pose les
mains sur mes hanches… Je me penche avec respect sur celle d’entre vous qui a su
rester. Voulu rester. Protectrice. Alors le jour me dévoile une évidence à
conjuguer au présent, avec sagesse, douceur et patience: aimer. Pétrir, avec
les alizés chauds, chargés de grains fins et piquants, les doutes de cet amour.
S’engourdir dans nos matins de fièvre. Puiser la force dans son regard. Goûter
à ses lèvres tièdes et sentir son corps frémir dans une étreinte saisie à la
volée.
Si je suis là,
aujourd’hui, c’est par vous.
Grâce à vous.
Merci.
Femme, pastel et mine de plomb. 1990.