Les fées.
Dehors, par une nuit froide, des rêves se sont assis sur le bord du trottoir, au pied d'un réverbère solitaire...
Dans le scintillement chaleureux du jet de lumière, c'est toute la force du jour qui sombrait dans un sommeil élégant, profond et dérisoire.
La pluie, dernière invitée du moment, se mit à secouer le bleu d'encre du jardin de vibrations joyeuses, une musique entêtante... Dans la trame musicale, nos oreilles enchantées devinaient sans peine la belle histoire des fées. Nous pensions négligemment qu'elles nous avaient oubliés. Peut être même qu'il n'en existait plus, ou bien qu'elles ne jouaient plus de musique, qu'elles avaient abandonné notre jardin. Bref qu'elles s'étaient échappées de nos mémoires sans crier gare.
Nous nous étions trompés, mon Amour et moi.
Les fées sont toujours là, petites lucioles généreuses, aguicheuses voire moqueuses, mais magiques. La nuit peut bien leur appartenir. Elles peuvent improviser un orchestre. Elles sont chez elles dans notre jardin.
Les voisins pourront chercher qui meuble la nuit froide de si belles étincelles. Ils ne savent pas. Ils ne voient pas. Le rêve est partout, tout proche de nous... il faut simplement ouvrir les yeux, tendre les oreilles... notre âme d'enfant est aux aguets!