Jardin ensoleillé.
Voilà, l'automne remballe l'été dans ses toiles douces et fragiles. La lumière est déjà plus tendre et moins mordante. L'air se faufile avec délicatesse entre les jours épuisés qui traînent leur éclat dans nos souvenirs.
Il faut tout ranger. Nos doutes affolés. Nos rêves inachevés. Notre attente impatiente.
Il faut ouvrir nos yeux sur un nouvel horizon. Attendre ou chercher l'espoir au bord des nuits plus longues, et qui sait, plus riches dans nos cœurs.
Le jardin frémit avec nonchalance et hésite encore à changer de costume, à se parer de ses chatoyantes couleurs, à offrir pour couronner notre âme le délicieux spleen qui nous couvre de perles mauves.
Voilà que demain nous serons engourdis de caresses attentives, oubliant bien vite le sourire des colchiques.