Annaïg...
Un soleil amoureux glisse du lit heureux,
Se déroule en chaudes arabesques dorées
Sur les chemins vagabonds aux ombres sucrées.
L’aurore est si belle sous mon rire joyeux.
Tes épaules dénudées, ton sourire en ombrelle,
Le bruissement aérien du fleuve agité…
Se déplie le jour paresseux sur le miroir.
La nuit étale ses poussières amusées,
Des couleurs mutines tapissent ma mémoire.
C’est un instant troublant, il tisse ses dentelles.
J'embrasse du regard ton reposant sommeil.
S’ouvrent tes bras tendres, rassurante
corbeille ;
J’y laisse mon masque, amour confidentiel,
Quand nos corps s’endorment, ivres de trop de miel.
Ombre et lumière fardent l’étreinte bleutée
De nos sorts celés sous tes cheveux emmêlés.
Un serpent lunaire couche les herbes folles,
Sauvages du jardin d’Eden… mon cœur s’affole…
Mes gestes tièdes, fiévreux, d’amant glaneur :
Ton âme s’embrase telle une ardente lueur !
Un soleil langoureux lisse le lit joyeux.
Se défoulent, fauves arabesques musquées,
Tous les chemins vagabonds sans larmes salées.
L’aurore est légère sous ton rire soyeux.