Le Café Français de Chinon
Une table, du Café Français, au teint sombre. Un baiser offert dans une haleine de femme mal aimée…
Des bruits de corps fatigués glissent dans l’obscurité d’une bière brune comme les tourbières d’Irlande…
Des rires flous fusent, joyeux, festifs, exagérés, au beau milieu d’un monde étranger où se faufile le choc des pintes aux ventres ronds. Elles ondulent du bord des lèvres au bord des âmes.
Ma table s’enflamme et la femme ferme ses yeux, les épaules nues, le visage fuyant. Des bavardages étranges, des bousculades insaisissables autour de guéridons mouvants, voilà le décor fauve d’un lieu insolite. Quelle rencontre !
Dehors, bien vite, la nuit fait son lit de draps bleus, de couvertures de brume. La Vienne transpire au pied des quais et le vent se fait discret, soulève le jupon affolé d’une muse incertaine.
J’aime ces nuits qui font bouger les mains, croiser des regards, rapprocher les corps,. J’aime la vie la nuit. J’y rencontre des rêves que je peux toucher du bout des doigts.
Des pas légers sur le sable de mes soupirs. Je reviens vers toi.
Dès que s’éteignent les réverbères, ma nuit s’oublie au creux de tes bras rassurants.